Lutter contre l'extrême droite?
Ces derniers temps, j'entends souvent des discours qui se résument en quelques mots:
"Pour lutter contre l'extrême droite, laissons les aller au pouvoir et se planter comme les autres."
Cette solution est peut-être plus efficace que le "cordon sanitaire" et autres méthodes de diabolisation testées par le passé... mais je suis surtout convaincu que cela peut être très dangereux...
Voici un extrait tiré de Memo, le site de l'Histoire.
Au poste de chancelier
Aux élections de 1930, les nazis envoient 107 des
leurs au Reichstag; en juin 1932, ils seront 230. A
l'élection présidentielle de mars 1932, Hitler
met le maréchal Hindenburg en ballottage. En dépit de ces
succès, la majorité absolue est cependant loin
d'être atteinte par le parti nazi. Mais les conservateurs
qui gouvernent sans majorité parlementaire sont également
dans l'impasse. Il leur manque le soutien populaire
indispensable à l'établissement définitif du
régime autoritaire qu'ils appellent de leurs vœux.
C'est pourquoi bien des dirigeants conservateurs, notamment le
magnat de la presse Alfred Hugenberg, se rallient à
l'idée défendue par Franz von Papen, l'un des
proches de Hindenburg, de la participation de Hitler au
gouvernement: l'objectif de von Papen est de
«ligoter» Hitler dans un cabinet à dominante
conservatrice, tout en récupérant la force mobilisatrice
de son parti. Le 30 janvier 1933, le président
Hindenburg décide, après bien des réticences - il
traite Hitler de «caporal bohémien» - ,
de nommer ce dernier
à la chancellerie du Reich, à la tête d'un
gouvernement qui ne comprend que deux nazis, Göring et Frick.
Le Führer
Une fois au pouvoir, Hitler déjoue tous les plans des conservateurs et instaure très rapidement un régime dictatorial.
L'instauration d'une dictature
Le
4 février, sous le prétexte de lutter contre la «menace
communiste», les nazis obtiennent du vieux président Hindenburg la
promulgation d'une ordonnance autorisant l'Etat à interdire toutes
réunions et publications qui menaceraient sa sécurité. En Prusse
notamment, la police, dirigée par Göring, multiplie les arrestations,
qui touchent d'abord les communistes, et épure l'administration de ses
éléments démocrates. Rapidement, de nombreux SS et SA sont engagés
comme «policiers auxiliaires». L'incendie du Reichstag, le
27 février, entraîne la publication par le président du Reich
d'une ordonnance «Pour la protection du peuple et de l'Etat», qui
instaure de fait l'Etat d'urgence et donne tous les pouvoirs au
gouvernement. La répression se systématise, et frappe désormais les
sociaux-démocrates et l'ensemble des Allemands hostiles au nazisme;
beaucoup sont assassinés dans les premiers camps de concentration
ouverts pour y interner les nombreux opposants. L'interdiction du parti
communiste, le soutien des conservateurs et celui, plus réticent, du
parti catholique du centre permettent à Hitler d'obtenir du Reichstag,
le 23 mars 1933, le vote d'une «loi d'autorisation»
(Ermächtigungsgesetz), qui lui assure les pleins pouvoirs pour quatre
ans et légalise la dictature. Le 2 mai, les syndicats sont forcés
de prononcer leur dissolution, imités dans les semaines qui suivent par
tous les partis politiques non nazis. Le 14 juillet, le NSDAP est
proclamé parti unique.